Sortit il y a presque exactement un an, To the Moon est le dernier jeu par
Freebird Games, équipe de développement de jeu canadien. Le jeu explore des
thèmes qui ne sont pas souvent traités dans des jeux vidéo. Ces thèmes sont personnels
et humains, comme la mémoire, les relations interpersonnelles et les troubles
mentaux, entre autres. Pour ceux qui pensent qu’un jeu vidéo ne peut pas
véhiculer du contenu qui parle à l’esprit comme le peuvent des formes d’art traditionnelles,
comme la littérature ou le cinéma, jouez à To
the Moon. Ça pourrait changer votre perception de ce que peut faire un jeu
vidéo.
Comme indiqué sur son site web officiel,
le jeu est [TRADUCTION] « un jeu de rôle d’aventure indépendant à propos
de deux docteurs qui voyagent dans les mémoires d’un homme mourant afin de
réaliser son dernier vœu. » Les personnages jouables sont des employés d’une
entreprise fictive qui spécialise en la modification des mémoires de patients d’une
manière que les patients croient que ces mémoires modifiées sont vraies.
Le joueur plonge de plus en plus loin dans la vie du
patient à l’aide d’une machine spécialisée. Explorer des mémoires de cette
manière fonctionne bien dans un jeu vidéo. C’est un peu comme dans les jeux Assassin's Creed, mais la différence
majeure entre ces deux jeux est que l’histoire de To the Moon est incroyable, et non juste « pour un jeu vidéo »,
et ça a juste pris trois heures et demie à jouer, et non pas trente.
En jouant à To
the Moon, j’ai remarqué qu’il y a vraiment une différence entre le jeu et l’expérience
qu’il transmet. To the Moon ne pose
pas de défis majeurs et n’est pas impressionnant sur le plan technologique; cela
dit, ce jeu maintenant un de mes favoris. La jouabilité consiste en grande
partie à se déplacer à l’aide des touches flèche ou de la souris, interagir
avec les autres personnages ou compléter un des casse-têtes pour faire avancer l’histoire.
Le jeu n’est certainement pas laid ou injouable, mais
la jouabilité et la technologie ne sont pas remarquables. Mais l’expérience? Une
histoire très personnelle et étonnamment bien conçue fondée sur la réalisation
du dernier vœu d’un homme mourant. C’est sans doute une des meilleures histoires
de ce genre que j’ai jamais connues, peu importe la forme d’art. De plus, c’est
aussi sans doute un jeu et non pas une histoire interactive. Je n’ai jamais vécu
une histoire comme To the Moon. Ainsi,
il est difficile de décrire la manière que je me sens à propos de ce jeu.
C’est un peu comme être émerveillé par un film, mais non
pas en raison de la cinématographie même, ou être profondément ému par un
roman, mais non pas en raison du style d’écriture même. Dans ces cas, le moyen d’expression
est justement un moyen par lequel une expérience est véhiculée.
To the Moon se joue dans le moteur RPG Maker. Même si To the Moon est plutôt une aventure axée sur le
récit qu’un jeu de rôle traditionnel, l’engin est bien employé. Étant donné que
j’ai passé amplement de temps avec l’engin, j’ai bien aimé jouer un jeu fait
avec RPG Maker puisque j’ai pu voir de quoi l’engin est capable lorsqu’il est
bien employé.
Le fait qu’une si puissante expérience m’a été
véhiculé par l’engin RPG Maker m’a montré qu’il est possible de produire une
expérience de jeu importante à l’aide d’un engin convivial. On n’a pas besoin d’être
un programmeur professionnel pour concevoir un jeu avec l’engin RPG Maker, convivial
mais très adaptable. Ce jeu est un bon exemple de comment du contenu
exceptionnel peut être présenté dans une forme simple et âgée.
AAA contre indie : Round 1
J’aimerais revenir à la comparaison avec Assassin's Creed. J’ai
récemment acheté, complété et bien aimé Assassin's
Creed III. Le jeu est impressionnant sur le plan technologique et possède son
propre engin de pointe. L’histoire, qui n’est quand même pas terrible « pour
un jeu vidéo », est loin d’être excellent. To the Moon est le contraire : même si le jeu
n’a pas de la technologie de pointe ou de jouabilité impressionnante, le jeu
offre une expérience unique qui est exceptionnelle, profonde, universelle, comique
et qui pousse à la réflexion.
Selon moi, il y a deux façons d’évaluer ces jeux. La
première échelle est fondée sur les éléments du jeu. Selon cette échelle de
valeurs, les jeux comme Assassin's Creed III gagneraient sans doute. ACIII était une aventure épique hollywoodienne
de jouabilité de pointe, rempli de quêtes annexes, d’une durée de 30 heures. Selon
les normes de jeux vidéo traditionnelles, ce jeu vaut bien le prix de 70 $.
Ce l’était pour moi, en tout cas, et en regardant ses ventes, le prix est
justifiable pour beaucoup de personnes. J’étais satisfait avec le jeu, mais
est-ce que je vais me souvenir cette expérience de jeu dans dix ans? J’imagine
que non, puisque ces qualités sont en grande partie la technologie et la
jouabilité, choses qui évoluent rapidement assez pour s’améliorer visiblement
chaque année.
La deuxième échelle de valeurs est fondée sur la
qualité de l’expérience. C’est selon cette échelle que les jeux comme To the
Moon se démarquent. J’étais
surpris que l’histoire de To
the Moon était si bien racontée en
seulement trois heures et demie. Assassin's Creed III, technologiquement supérieur à To the Moon, s’est efforcé pour faire
en sorte que je m’attache aux personnages, mais même après 30 heures, le jeu n’avait pas vraiment réussi. J’imagine
que ce n’est pas le point du jeu de toute façon. J’ai vécu une expérience bien
plus épanouissante en jouant à To the Moon et tout que ça a pris
était environ quatre heures et dix dollars. Selon cette échelle, To the Moon a de loin plus de valeur qu’Assassin's
Creed III; toutefois, ça dépend de ce que chacun recherche d’un jeu.
La technologie vieillie, mais non pas une expérience.
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