2014-08-30

Lancement de LVA

(English version here)


Comment ça marche, un lancement de jeu vidéo? J’étais point trop sûr. J’en avais jamais fait avant. La seule chose que je pouvais faire, c’était d’essayer mon mieux et d’espérer que tout se passe bien.

C’est avec cela en tête que j’ai voyagé à Pohénégamook, au Québec, le 12 août pour lancer La vie d’Arcade (LVA), mon jeu vidéo acadien, au Grand rassemblement jeunesse (GRJ). Le jeu est offert sous forme de téléchargement gratuit. Je n’ai pas de produit physique à lancer, rien à distribuer aux gens sauf une petite carte avec l’adresse de mon site Web.

Le lancement

Le comité organisateur du GRJ m’a accordé cinq minutes pendant la cérémonie d’ouverture pour lancer mon jeu. Qu’est-ce que je fais? Qu’est-ce que je dis? Puisque le terme « jeu vidéo » crée certaines attentes, j’ai décidé de montrer quel type de jeu qu’est La vie d’Arcade (et quel type de jeu qu’il n’est pas) en présentant ce vidéo :


Même si le concept des jeux vidéo comme une forme d’art est de plus en plus accepté, beaucoup de personnes voient encore les jeux comme de simples produits commerciaux qui existent pour nous divertir. Étant donné que LVA n’est pas un jeu vidéo typique, j’ai cru qu’il serait bon d’ajuster les attentes des gens. Le lancement a bien été : la foule a ri lorsque je lisais le dialogue du vidéo dans mon accent acadien.

Les ateliers

Le lendemain, j’ai donné des ateliers sur l’expression artistique dans les jeux vidéo. C’était la première fois que je parlais de jeux vidéo dans un contexte professionnel, donc j’étais un peu nerveux. Pendant une quarantaine de minutes, j’ai fait une présentation PowerPoint. J’ai travaillé fort pour préparer une présentation intéressante, et les participants avaient l’air de s’intéresser.

 Photo par Jean-Baptiste Prevel
Une activité que j’avais planifiée pour le milieu de la présentation s’est déroulée mieux que prévu. Les participants devaient se mettre en pairs et trouver un jeu vidéo qu’ils aiment tous les deux. Ils devaient ensuite expliquer quels aspects du jeu qu’ils aimaient et n’aimaient pas. Nous avons eu de bonnes discussions sur le rôle du créateur versus le rôle du joueur dans Minecraft.

Pour environ les 30 dernières minutes, les participants ont pu eux-mêmes essayer La vie d’Arcade. C’était gratifiant de voir les jeunes se concentrer sur le jeu et en discuter avec leurs amis. Je n’ai pas pu m'empêcher de sourire quand les accompagnateurs ont eu de la difficulté à arrêter les jeunes de jouer lorsque l’atelier a pris fin.

Certains des participants qui voulaient jouer à LVA
pendant leurs blocs de temps libre
Anxiété

Les principales plaintes que j’ai entendues étaient que la présentation PPT était trop longue et que les participants auraient voulu plus de temps à jouer au jeu. Jimagine que je nai pas laissé plus de temps pour jouer parce que jétais anxieux à propos de mon jeu.

Je suis rien qu’un amateur qui crée des jeux dans son temps libre. Je n’ai aucune formation spécialisée dans ce domaine, et j’avais seulement parlé avec un seul concepteur professionnel (et ce, quand j’avais déjà fini LVA). Je me sens comme un musicien autodidacte qui lance un album, sauf je n’ai pas parlé avec d’autres musiciens. Je ne sais pas si je joue les bons instruments ou si je joue mes instruments correctement. Comment est-ce que je pouvais savoir si j’étais dans la bonne voie ou non?

Lorsque le jeu était jouable, il était difficile de me distancer du jeu pour déterminer ce qui fonctionne et ce qui a besoin d'amélioration. J’ai passé de croire que le concept était génial à croire que c’était une pile de merde plusieurs fois pendant le développement du jeu.

Ma plus grande peur était que le jeu ne sera pas plaisant. Dès les premières étapes du projet, j’ai su que les professeurs universitaires aimaient le concept d’un jeu acadien, mais puisque le jeu contient si tant de lecture et si peu d’action, je pensais que les jeunes le trouveraient vraiment plate et ne joueraient pas au jeu. Je sais que le jeu n’est pas pour tout le monde, mais j’ai maintenant vu des jeunes et des adultes s'amuser avec le jeu. Quel soulagement de voir des personnes qui l'ont vraiment aimé!

Menu principal de LVA
Autres détails de la semaine de lancement

Demande à n’importe quel participant du GRJ : j’avais un fan club. C’était un peu étouffant, mais j’étais fier que certains des jeunes aient vraiment aimé mon jeu. Des jumeaux ont dit que LVA était meilleur que Pokémon en raison des multiples chemins que tu peux prendre dans le récit. Un jeune a dit que je l’ai inspiré à créer des jeux. J’ai signé quelques autographes. Trois participants ont même choisi de faire un documentaire sur mon jeu dans le cadre de leur atelier de film! J’ai pu me sentir comme un concepteur de jeu professionnel pour une semaine; c’était pas mal cool.

Entrevue avec la Radio jeunesse des Amériques
Étant donné la nature du jeu, le groupe de personnes ciblées est assez limité. Toutefois, puisque le thème du jeu est si précis, le contenu peut être spécial pour ceux qui sont représentés. Des joueurs m’ont dit qu’ils ont aimé voir leurs réalités acadiennes reflétées dans le jeu.

Plus tôt cette année, il était spécial pour moi de jouer à Atlantic Canada: The RPG puisque c’était la première fois que je jouais un jeu qui se passait dans un territoire que je connais. Je suis fier que LVA a donné aux autres leur première expérience de jouer un jeu qui se passe près de chez eux.

Les jeux vidéo peuvent être à propos de nous autres aussi
Quelques amis de mon âge m’ont parlé de leurs expériences avec le jeu. LVA a commencé un débat sur les relations amoureuses interculturelles entre des amis. Un autre ami semblait vraiment ému par son expérience (« j’ai vécu des choses dans ce jeu-là »). Mon but primaire était de faire les joueurs réfléchir sur la culture acadienne, mais j’espère aussi que je pourrai les convaincre du pouvoir expressif des jeux vidéo.

En fin de compte, je suis fier que j’ai réussi à finir La vie d'Arcade. Ça fait du bien d'avoir complété un projet semi-majeur de jeu vidéo. Attendez-vous à plus de jeux dans un avenir proche!

4 comments:

  1. Salut! C'est un jeu très réussi! Bravo! Tu réussis à faire accrocher les gens à une histoire qui se déroule dans une école secondaire tout en parlant de registres de langue et d'autres éléments intéressants (francophonie vs français, les dangers d'être noyé dans un bassin socio-culturel qui ne représente pas tout à fait l'Acadien français, etc.). Il y a quelque chose avec tes jeux. Comme de la vitalité pis du naturel. Je connaissais un peu le chiac, mais je ne savais pas de quoi avait l'air le français acadien, le genre de problématiques liés à cette langue et la culture acadienne, mais c'est une langue parlée très charmante et c'est intéressant de voir comment les variétés de français régionales évoluent différemment d'un français hexagonal ou normatif, disons. J'ai déjà voyagé un peu en Nouvelle-Écosse et je ne réalisais même pas qu'il y avait une communauté francophone là-bas. Merci pour ton jeu: très créatif et éducatif!

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    1. Salut et merci de ton beau commentaire! Je suis fier que tu as aimé ce jeu aussi (c'est Gabricot, n'est-ce pas?). Il y pas mal de francophones en N.É., mais les communautés sont isolés un peu partout dans la province (http://www.acadienouvelle-ecosse.ca/regions). Si tu t'intéresses à la langue/l'accent, j'ai hâte de te montrer mes prochains projets, qui auront de l'audio enregistré au lieu de juste des boîtes de texte.

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